Pratiquer l'Endurance.                                                              

La pratique de l'endurance ne s'improvise pas ! Le cavalier qui veut progresser dans cette discipline se doit d'être un véritable Homme de cheval. En effet, l'effort d'endurance, s'il se pratique avec un cheval inadapté, insuffisamment entraîné, mal alimenté, peut être très préjudiciable pour ce dernier. Il est aussi primordial que le cavalier ait de solides bases équestres (mais pas besoin d'être un Maître de l'Art) s'il veut pouvoir aller loin tout en ménageant sa monture.
Nous allons essayer de brosser un tableau le plus large possible sur différents aspects de la pratique de l'Endurance.

Nous vous proposons plusieurs petits articles afin de vous aider à déterminer quel type de cavalier il faut être pour pratiquer l'endurance. Autre points essentiel, quel modèle de cheval peut concourir dans cette discipline. Une fois le cheval trouvé, il faudra apprendre à le bien connaître pour le dresser, l'alimenter et l'entraîner correctement.

Quels cavaliers pour l'Endurance ?

On confond très souvent le cavalier d'endurance avec le cavalier randonneur. Si ces deux disciplines ont en commun de longues chevauchées en pleine nature, l'aspect primordial qui les sépare est la notion de compétition. La randonnée est une discipline de loisir, l'endurance est une discipline de compétition, les buts et les moyens pour les atteindre sont totalement différents.

En endurance, le cavalier accepte l'idée d'une confrontation (parfois même il la recherche), il accepte la notion de classement, son souci permanent est l'excellence. Par un entraînement adapté, il se donne toutes les chances d'y parvenir.

Il y a 2 catégories de cavaliers d'endurance : le cavalier individuel, propriétaire de son propre cheval, ou le cavalier de club. On voit émerger une nouvelle catégorie de cavaliers qu'on pourrait qualifier de "professionnels". Ils sont des sportifs des très haut niveau qui, en plus du suivi et de l'entraînement de leur cheval, se doivent d'être en parfaite condition physique pour aborder les épreuves de longue distance (> à 90 km). Cependant, quel que soit "l'univers" dont il vient, le cavalier d'endurance se doit d'avoir une formation classique qui lui permettra d'avoir une bonne assiette (essentielle à son équilibre en selle) nécessaire à un emploi judicieux de ses aides. Cela est primordial pour mener avec efficacité un cheval dressé.

Il n'est pas nécessaire d'avoir le moindre Galop pour pratiquer l'endurance. Cependant, tout cavalier désirant pratiquer cette discipline se devra de :

savoir choisir le diagonal sur lequel il trotte et en changer régulièrement
savoir choisir le pied sur lequel il galope
avoir des notions de "train" afin de déterminer la bonne allure en fonction du terrain
savoir faire varier son équilibre pour être en toutes circonstances "léger" dans sa selle
savoir rééquilibrer son cheval (pour tourner par ex.)
savoir déchiffrer une carte pour établir un plan de marche

Outre ces notions pratique, le cavalier d'endurance doit aussi avoir une bonne connaissance des soins à apporter à son cheval. Il doit être capable de :

prendre les fréquences cardiaques et respiratoires de son cheval
l'abreuver
déceler une boîterie
poser des protections, des bandes de repos
embarquer et débarquer d'un van ou d'un camion
le travailler en longe
etc …  

A haut niveau, il sera aussi bénéfique que le cavalier soit capable d'établir un plan d'entraînement et ait des bonnes connaissances de la physiologie de la récupération de son cheval.

Au fur et à mesure de son évolution, le cavalier d'endurance se perfectionnera. Le meilleur moyen est de le confronter à des problèmes de terrain pour qu'il trouve les solutions adaptées à sa spécialité. En effet, par exemple, la position à adopter est une position en équilibre, sur des étriers longs, avec le buste le plus vertical possible. Cependant, cette position peut s'avérer très inconfortable avec un cheval présentant un fort déplacement vertical. Avec l'expérience, le cavalier dans une telle situation, raccourcira légèrement ses étrivières et adoptera le trot enlevé tout en amortissant au maximum les efforts sur ses articulations.

Au fil du temps, et s'il s'en donne la peine, le cavalier d'endurance peut devenir un véritable "Homme de Cheval". Il aura une connaissance pratique de l'équitation et de la préparation physique de son cheval qui sera loin de le rendre ridicule face à des cavaliers pratiquant d'autres disciplines. De plus sa connaissance théorique des soins quotidiens à apporter à sa monture lui donnera ce petit "plus" qui le fera reconnaître comme un cavalier complet.

Quels chevaux pour l'Endurance ?

Il n'est pas très évident de déterminer un modèle spécifique du cheval d'endurance même si, après de nombreuses années, certaines tendances émergent.

Outre des "beautés relatives", celles qui conviennent à tel ou tel service spécifique, le cheval d'endurance doit regrouper un maximum de "beautés absolues", celles qui conviennent à tous les usages que l'on peut faire d'un cheval de selle. Pour ces dernières, on recherchera un cheval avec de beaux aplombs, une belle ligne de dos, des pieds bien faits, des tissus souples, des articulations larges, … Pour les "beautés relatives", ce sont l'expérience et le goût du cavalier ainsi que sa propre morphologie qui lui feront choisir telle ou telle caractéristique.

Il est bien évident que ces canons ne sont pas les seuls à "faire" le bon cheval d'endurance. Mais il est tout aussi évident que le cheval qui présentera un fort déficit de ces caractéristiques sera obligé de compenser ses défauts. On peut donc dire qu'à qualités morales égales, un beau cheval a plus de chances d'être un bon performer.

Examinons maintenant les différentes caractéristiques à rechercher chez le cheval d'endurance.

1. La taille

Il est préférable de prendre un cheval de taille moyenne (150 à 160 cm). En effet, plus le cheval sera grand, plus il aura de masse à déplacer. Il devra donc compenser sa grande taille par des allures plus puissantes et par une ossature plus forte.

2. Les membres

Ils doivent être forts, aux aplombs verticaux, avec des articulations larges et des tendons secs. On privilégiera un avant bras assez long, des canons courts, un genoux bas. Les pâturons aussi devront être courts et correctement orientés (éviter le "long jointé" qui fragilise les tendons et le "droit jointé" qui rend les allures heurtées)

3. Les pieds

Ils doivent être forts, de taille moyenne avec une paroi épaisse. Eviter les pieds ne présentant que peu ou pas de talon ainsi que ceux qui ont une paroi peu épaisse. La tradition veut que ce soit le pied qui fait le cheval, c'est encore plus vrai pour le cheval d'endurance. On examinera attentivement la corne. Elle doit être lisse sans striures (souvent témoins d'une mauvaise alimentation) ni fissures (synonyme de fragilité).

4. L'épaule

Elle doit être forte, son inclinaison doit être prononcée car une épaule trop droite entraîne des difficultés de locomotion. Le garrot doit être bien sorti.

5. Le dos

Il doit être rectiligne, avec un rein bien attaché. Un dos court est généralement mieux porteur.

6. Arrière main

Eviter les arrières mains trop lourde. Elle doit être correctement musclée, mais sans trop de masse. Les rayons de la hanche doivent permettre au cheval d'engager ses postérieurs sous sa masse.

7. Les allures

C'est un des points essentiels à observer dans le choix du cheval d'endurance. Il faut que le cheval se déplace aisément aux trois allures, avec des foulées souples et amples. Les postérieurs doivent pousser les épaules (attention au chevaux qui tirent leur masse au lieu de la pousser) et pour faire cela efficacement, il faut que les postérieurs soient bien dans l'axe des antérieurs. On évitera les chevaux qui se traversent. En outre, on préférera les chevaux ayant un équilibre horizontal. Cela les rend plus confortables. Enfin, éviter au maximum les chevaux qui propulsent leur masse trop vers le haut.  

8. Les robes.

La couleur de la robe peut aussi avoir une influence importante. Une robe foncée épargne les soucis du soleil. De plus, des ladres importants peuvent devenir un vrai fléau par grand soleil (en particulier autour des yeux et à la commissure des lèvres).

9. Les facultés de récupération

Cela est très difficilement quantifiable, mais il est préférable de choisir un cheval ayant une fréquence cardiaque au repos assez basse (de l'ordre de 38 ou 40), une fréquence respiratoire régulière, une peau fine facilitant les échanges thermiques (attention quand même aux problèmes de harnachement).

Si l'on envisage d'aborder les courses de longue distance, on essayera de déterminer où se situent les seuils métaboliques (anaérobie) du cheval.

10. Le mental

Il faut un cheval sensible et réactif mais qui garde son calme en toute occasion. Il doit être "froid dans sa tête" mais "chaud aux aides" tout en ayant un moral de vainqueur. Pour cela on préférera les hongres aux entiers (étalons ou juments) qui sont généralement plus placides. Il ne faut pas oublier non plus de ménager de longues période de pâturage aux chevaux d'endurance. Cela lais aide énormément à garder cette qualité de calme tout en les endurcissant.

11. Les races

On ne peut pas dire qu'il y ait l'une ou l'autre race spécifique à l'endurance. Cependant, on se rend compte que c'est dans la race des Pur-sangs arabes que l'on retrouve le plus souvent et en plus grand nombre les qualités énumérées ci dessus. Un des inconvénients de cette race cependant tient dans la difficulté que l'on peut éprouver à leur apporter un dressage classique (cela tient essentiellement à leurs allures particulières). On peut aussi trouver beaucoup des qualités de l'Arabe dans les races en croisement : Anglo-Arabe ou CS-Arabe. Sur les petites distances (jusqu'à 60 km), les Trotteurs-Français font souvent de bons chevaux d'endurance.

Comme vous pouvez le constater, le cheval parfait est bien loin d'exister. Lors de l'acquisition d'un cheval destiné aux courses d'endurance, on choisira celui qui réunit le plus grand nombre possible de toutes ces qualités et par un travail de dressage approprié, on tentera de compenser les lacunes.

o      Spécificités du cheval d'Endurance

Le cheval d'endurance, quelles que soient les distances qu'il aborde, est et doit être considéré comme un athlète de haut niveau. Pour cela, il est nécessaire de connaître certaines de ses constantes physiologiques, de savoir l'alimenter et de savoir l'entraîner.

Les constantes physiologiques.              

Tout cavalier, et a fortiori tout cavalier d'endurance, se doit de connaître les constantes métaboliques de son cheval au repos, après un travail léger et après un travail intense. Ces données sont toujours à comparer à un standard que le cavalier aura pris soin de mémoriser. Nous allons rappeler ici quelques constantes générales, mais n'oubliez pas que chaque cheval est un cas particulier et qu'il faut donc pondérer les données de base avec l'expérience que vous avez de votre cheval.

1. La température corporelle.

La température anale normale pour un cheval se situe aux environs de 38° C. Toute température supérieure ou inférieure de 1° C. à cette température doit vous alerter. En effet, une hypo ou une hyper thermie chez le cheval est généralement le signe très évident de troubles de la santé (infection, coliques, …)

2. La fréquence cardiaque.                               

Au repos, le rythme cardiaque du cheval oscille entre 35 et 40 pulsations par minute. Si au repos, le rythme cardiaque dépasse les 50 battements/min, cela doit être un signe évident de détresse cardiaque. Il faut faire intervenir le vétérinaire le plus rapidement possible dans ce cas-là.

Outre la fréquence, le rythme des battements du cœur a une très grande importance. Le rythme doit être très régulier et à l'examen, on doit percevoir nettement la systole (expulsion du sang) et la diastole (transfert de sang des oreillettes vers les ventricules).

3. La fréquence respiratoire.

De 12 à 15 inspirations par minute (visibles sur les flancs) est un rythme normal pour un cheval au repos. Il faut aussi s'assurer de la qualité de la respiration. En effet, le cheval doit respirer profondément et calmement. S'il ne le fait pas, il est judicieux de faire examiner le cheval par un vétérinaire qui diagnostiquera probablement une maladie respiratoire (pousse, emphysème,…).

L'effort chez le cheval d'endurance

Outre les constantes précitées, il est une autre chose que tout cavalier se destinant à l'endurance des doit de connaître sur la physiologie de son cheval : l'impact de l'effort sur les performances.

On peut caractériser un effort par sa durée, son intensité et sa nature. Lors d'une course d'endurance, le cheval sera amené à côtoyer divers types d'efforts conditionnés par la nature du terrain, le climat, la phase de course. Chaque type d'effort fait appel à 3 métabolisme différents : l'anaérobie alactique, l'aérobie et l'anaérobie lactique.

L'anaérobie alactique.

Le terme "anaérobie" signifie qu'il n'y a pas de consommation d'oxygène. Le terme "alactique" signifie qu'il n'y a pas de production d'acide lactique.

C'est le métabolisme spécifique de l'effort court et violent (sprint, démarrage, saut,…) Il a une durée très brève (moins de une minute) et est un effort d'intensité maximale. Il est appliqué à un effort d'intensité maximale et s'applique à toutes les phases de démarrage. Comme il agit sur des corps froids et non assouplis, il peut être générateur de nombreuses micro-lésions au niveau des muscles. De par sa brièveté, dès que les carburants sont épuisé (au bout d'une minute) il faut faire appel aux deux autres voies métaboliques.

L'aérobie.

Le terme "aérobie" signifie qu'il y a consommation d'oxygène.

C'est le métabolisme spécifique de l'endurance. Il se situe aux alentours de 40 % de l'intensité maximale et puise dans les réserves de lipides et d'oxygène du cheval. Ces deux ressources sont en théories illimitées et le cheval peut "aller" en aérobie sur de très longues distances. Cependant, cette voie métabolique peut être perturbée si la chaleur produite par l'effort est incorrectement évacuée. Un autre aspect est que, contrairement à l'anaérobie alactique, ce métabolisme est assez long à se mettre en place puisqu'on considère qu'il faut une vingtaine de minutes pour qu'un cheval en bonne condition physique s'installe dans cette voie métabolique.

Toute la finesse de l'entraînement sera de rechercher la mise en place de ce métabolisme le plus rapidement possible.

L'anaérobie lactique.

Le terme "lactique" signifie qu'il y a production d'acide lactique (responsable des courbatures).

C'est le métabolisme qui se déclenche lorsque l'intensité de l'effort est supérieure à 50% de l'intensité maximale. Il se déclenche quand on demande au cheval de donner un coup de "booster" sur une période plus ou moins longue (dépasser et lâcher un autre concurrent, gravir une pente sans perte de vitesse, profiter d'un terrain favorable pour accentuer sa vitesse). Pour entrer dans cette voie métabolique, le cheval va puiser dans son stock de glucides. Le problème, c'est que ce stock est non renouvelable (à la différence de l'oxygène de la voie aérobie) et que la voie anaérobie lactique produit des déchets (acide lactique) qui viennent se déposer dans les muscles. Outre les déchets, une grande quantité de chaleur est aussi produite. Tous ces facteurs font que la voie anaérobie lactique est préjudiciable à l'effort d'endurance.

En possession de ces renseignements, il est aisé de voir que tout l'art du bon résultat en endurance est de laisser le cheval le plus longtemps possible dans la voie métabolique la moins coûteuse pour son organisme : l'aérobie. On devra donc par un entraînement adapté et progressif essayer de reculer le plus loin possible la frontière de transition entre les seuils aérobie et anaérobie.

Alimenter un cheval d'endurance.

Voilà un point bien délicat à aborder car l'alimentation du cheval (et a fortiori celle du cheval de sport) est une science extrêmement vaste. Nous n'aborderons ici qu'une présentation des connaissances de base et nous vous engageons vivement à vous reporter à la littérature vétérinaire sur le sujet.

Quels sont les besoins nutritionnels du cheval d'endurance ?

La nature de l'effort en course d'endurance nécessitera que le cheval se constitue des réserves suffisantes pour ne pas tomber en panne de "carburant" durant un raid. De plus, après une course, il faudra un certain temps pour que le cheval reconstitue à nouveau ces réserves. On portera donc un soin tout particulier pour que le cheval trouve dans sa ration quotidienne tous les éléments nécessaires à un bon équilibre nutritionnel.

Le cheval a besoin d'aliments de qualité et correctement dosés. On recherchera :

Les glucides (sucre, amidon) : c'est la principale source d'énergie et on les trouve principalement dans les céréales.

Les lipides (graisses) : c'est l'autre source d'énergie. Le cheval la stocke sous forme de masse graisseuse. S'il ne l'utilise pas, il grossit. La céréale la plus riche en lipide est le maïs.

Les protides (matières azotées) : elles aident l'organisme à produire la matière vivante nécessaire à son développement. On en trouve principalement dans le foin.

La cellulose : elle a une valeur nutritive quasi nulle. Elle sert de "lest" digestif et permet, par son action sur les parois intestinales, de faciliter le transit et la digestion. On la trouve dans l'herbe, le foin ou la paille, mais aussi dans l'écorce des céréales.

L'eau : elle est indispensable à la vie. Le cheval absorbe, selon les saisons, entre 20 et 60 litres d'eau. Elle doit être de bonne qualité (eau de source ou de ville) pour les sels minéraux qu'elle contient. C'est pour cela qu'il faudra éviter l'abreuvement à l'eau de pluie.

Les minéraux : ils sont essentiels au bon développement osseux et musculaires du cheval. Des carences en minéraux peuvent avoir des conséquences dramatiques pour le développement ostéo-articulaire ou immunitaire du cheval. Le mieux pour apporter la dose correcte de minéraux au cheval est d'utiliser une pierre à sel.

Les vitamines : comme les minéraux elles ont un rôle important dans le développement et le fonctionnement physique du cheval. Les vitamines les plus importantes sont les A, D et E.

Maintenant que voilà posés les besoins nutritionnels du cheval, voyons quels sont les aliments les plus appropriés pour réunir tous ces composants.

Quel type d'alimentation pour le cheval d'endurance ?

Beaucoup de chevaux d'endurance mènent une vie en plein air (pâture et/ou box/paddock). Leur alimentation est donc constituée principalement d'herbe. Cependant, en hiver, l'herbe ne pousse plus et il faut donc les complémenter. De plus une alimentation exclusivement herbagère ne permet pas au cheval d'endurance de se constituer des réserves suffisantes pour affronter un effort sur de longues distances. Là aussi, il faut complémenter la ration journalière.

Il y a 2 façons de complémenter cette ration : soit par une alimentation traditionnelle (grains) soit par une alimentation industrielle (complexes "tout faits"). Quel que soit le mode d'alimentation choisi, il ne faut pas oublier le fourrage nécessaire pour la cellulose qu'il apporte. Les fourrages les plus connus sont le foin (récolté tôt dans la saison et correctement fané), qui a une valeur nutritive moyenne tout en apportant du calcium et des protéines; et la paille, à très faible valeur nutritive mais très bon lest intestinal. Il faut veiller à la bonne qualité du fourrage que l'on distribue et éliminer de la sélection tout foin ou paille malodorant (moisi) ou poussiéreux.

Alimentation traditionnelle

Elle est constituée de grains entiers, aplatis ou germés. Présentés tels quels, ou en barbotage dans de l'eau (grains entiers). Les grains les plus utilisés sont :

L'avoine : moyennement énergisante bien qu'excitante. Elle est riche en protéïnes. Ses propriétés excitantes devraient la faire réserver aux chevaux froids. Il vaut mieux la servir aplatie ou germée car sa coque très dure et très pointue la rend irritante pour les muqueuses intestinales.

L'orge : est une céréale très énergétique. A poids égal, l'orge offre une plus grande valeur nutritive que l'avoine. Là encore il est préférable de la servir aplatie car son enveloppe très dure la rend plus difficile à digérer.

Le maïs : est lui aussi une céréale très énergétique. Il est riche en lipides et est très utiles pour remettre en état un cheval. Attention, sa forte teneur lipidique doit inciter à ne pas en abuser dans la ration. On peut servir les grains concassés.

Alimentation industrielle

Ce sont des aliments qui se présentent sous deux formes principales : granulés et floconnés. Ils contiennent tout ce dont le cheval a besoin en matière de nutriments, mais les dosages varient d'une marque à l'autre et d'une gamme à l'autre. Dans une même marque, on trouve généralement 3 gammes : cheval à l'entretien, cheval à l'élevage, cheval de sport. Il convient donc de bien étudier la composition de chaque gamme pour trouver l'aliment le plus adapté. Attention quand même à l'utilisation des granulés. Leur extrême compacité alliée à une haute teneur énergétique impliquent qu'il faut apporter au cheval le fourrage nécessaire au lestage de son estomac.

Il faut aussi être vigilant à la constance de la qualité des aliments industriels, c'est pourquoi on se dirigera plus facilement vers des "grandes marques".

Evaluer la valeur nutritive de la ration

Maintenant que sont posées les bases de ce que la ration alimentaire doit apporter au cheval, voyons comment déterminer la ration à donner en fonction du travail fourni. Ceci peut se faire quel que soit le mode d'alimentation choisi car il existe une unité de comparaison des valeurs nutritives de chaque ration : l'Unité Fourragère Cheval. Elle correspond à la valeur nutritive d'un kilog d'orge.

Un cheval au repos doit consommer par jour 0,5 UFC par 100 kilog de poids vif + 2 UFC. On obtiendra donc pour un cheval de 400 kilog un total de 4 UFC.

Si le cheval est au travail, on rajoutera à la ration 0,5 UFC par heure de travail moyen et jusqu'à 1 UFC par heure de travail intense.

Par exemple pour le même cheval qui dans la semaine fait 2 sorties de 3 heures (dont une avec "bout vite") et une ballade de 6 heures on aura le calcul suivant :

Ration d'entretien/semaine =
((0,5 UFC X 4) + 2 UFC) X 7 => 28 UFC

Supplément travail moyen =
(0,5 UFC X 3) + (0,5 UFC X 6) => 4,5 UFC

Supplément travail intense =
(1 UFC X 3) => 3 UFC

On a donc un total de 35,5 UFC/semaine soit 5,1 UFC/jour.

Ceci donne une bonne base de travail, mais n'est pas une règle absolue. Il convient de pondérer ces calculs par les facteurs extérieurs et les circonstances dans lesquelles le cheval vit. En effet, certains chevaux "profitent" plus que d'autres. Au premiers on réduira les UFC, aux seconds on les augmentera. De même, dans la période précédent une course, on aura intérêt à augmenter la valeur nutritive de la ration afin d'éviter au cheval de tomber en panne de "carburant" le jour de la course.

L'alimentation du cheval est un sujet vaste et complexe que nous n'avons fait qu'effleurer ici. Il existe une littérature importante sur le sujet (principalement "Alimentation du cheval" par le Prof. R. Wolter) à laquelle nous ne pouvons que vous inciter à vous référer.

Entraîner un cheval d'endurance.

A partir d'ici, nous connaissons les constantes physiologiques et les bases alimentaires de notre cheval. Il nous reste à voir comment entraîner correctement un cheval pour le faire progresser efficacement et en toute sécurité vers les courses sur de longues distances.

Avant de parler de l'entraînement proprement dit, il nous faut commencer par parler de dressage. En effet, un cheval ne peut profiter bénéfiquement d'un entraînement spécifique que s'il a reçu des bases de dressage qui lui permettront de travailler dans le bon sens. Il n'est pas question de vouloir amener un cheval d'endurance au niveau d'une reprise Saint-Georges, mais il est primordial qu'il reçoive les bases nécessaire à un travail juste, condition nécessaire à un développement musculaire et mental harmonieux.

Les bases de dressage.

La première chose à obtenir est un cheval "en avant". Cela signifie que, quelles que soient les circonstances, le cheval, à la moindre incitation de son cavalier, ait l'envie irrépressible d'avancer. Il doit le faire de façon franche, dans l'impulsion, avec les postérieurs qui poussent toute la masse vers l'avant. Cette propension du cheval aura pour effet de lui faire engager les postérieurs sous sa masse, de donner de la tonicité aux muscles du dos et de la réactivité à tous son ensemble musculaire. Sans cette impulsion et ce soucis permanent de la mise en avant, un cheval ne pourra jamais travailler juste. Cet état d'esprit s'acquiert par la leçon de jambes et par de nombreuses sorties en extérieur car les chevaux sont plus "allants" dans la campagne que dans un manège.

Dès que le cheval sera dans cette bonne disposition, on pourra rechercher la seconde qualité qui est le calme. En effet, un cheval trop nerveux s'épuise inutilement à regarder autour de lui, à se déconcentrer, à lutter contre son cavalier. Pour le moral du cheval il est essentiel de rechercher ce calme. Un bon moyen est de le laisser vivre en permanence au pré avec des congénères. Si cela n'est pas possible, il faudra prévoir de longues promenades au pas, tranquille, durant lesquelles on fera tout pour apaiser le cheval et lui apprendre à avoir confiance en lui et en son cavalier.

Enfin une fois que le cheval sera en avant et calme, on pourra chercher la rectitude car, si le cheval n'est pas droit (à savoir ses bipèdes latéraux correctement alignés), il ne pourra pas travailler efficacement et il s'en suivra des déséquilibres dans sa musculatures et/ou son ossature. De plus, un cheval mal musclé souffre et il en résulte souvent des désordres d'ordre psychologiques.

Le dressage de base a donc une double vocation, équilibrer le cheval moralement et physiquement.

Dès que ces bases seront acquises, le travail d'entraînement spécifique à l'endurance pourra commencer.

Que recherche-t'on comme qualités chez le cheval d'endurance ? C'est très simple, on désire une monture qui, quelle que soit la nature du terrain ou le climat, puisse parcourir la plus grande distance possible avec le moins de séquelles possibles pour son organisme. Il convient donc d'apprendre au cheval à doser son effort, mais aussi à modifier rapidement son attitude en fonction d'éléments extérieurs nouveaux.

Pour cela, il faudra rechercher en priorité l'équilibre du cheval.

L'équilibre

De par sa morphologie, un cheval est équilibré naturellement sur son avant main. Cet équilibre est encore plus fort quand le cheval porte un cavalier. Il est évident que cela est néfaste à l'impulsion mais aussi lors du changement de configuration des terrains (descentes en particulier). Il est donc primordial d'apprendre au cheval à transférer les surcharges de poids de l'avant main vers l'arrière main.

Pour y parvenir, il faudra avoir recours aux transitions d'allures montantes et descendantes, d'une allure à l'autre, mais aussi au sein de la même allure. Ceci rendra le cheval plus léger sur la main, mais aussi plus adroit et plus précis.

Un autre bon moyen pour routiner le cheval dans ces translations de poids est de travailler en terrain varié, en alternant montées et descentes aux trois allures.

Lorsque le cheval aura trouvé son bon équilibre, on pourra aborder les exercices lui permettant d'assouplir sa musculature.  

Les assouplissements.

Un cheval correctement assoupli, utilise mieux sa force, tourne mieux et maîtrise plus confortablement sa cadence. Il devient plus confortable et marche de manière plus économique.

Là encore, on utilisera beaucoup les transitions d'allures, mais on travaillera aussi sur les cercles, les voltes, les demi voltes, …. tout en gardant son cheval droit. Ces exercices permettront aux muscles de travailler en extension et en contraction. Ils augmenteront la masse musculaire ainsi que sa souplesse générale.

On pourra aussi avec profit, faire sauter de petites barres aux cheval (60 - 80 cm) et enchaîner de petits parcours avec beaucoup de changement de direction. Cela permettra de bien évaluer l'envie du cheval à se porter en avant.

Un cheval correctement assoupli, sera beaucoup moins sujet aux courbatures et pourra ainsi aborder sans appréhension le travail foncier.

L'acquisition du fond.

Elle a pour but de renforcer le cœur, améliorer les capacités respiratoire, affermir les articulations. Elle se pratique à vitesse lente, sur des périodes de temps longues, sur des terrains faciles.

Le mieux pour cela est de faire de longues randonnées au pas (5 ou 6 heures) avec un peu de trot quand le terrain le permet. Il faut veiller à ce que le cheval soit en équilibre, vienne au contact léger de la main et travaille plus avec son arrière main que ses épaules. On peut lors de ces sorties, travailler sur des cercles pour assouplir et travailler les transitions pour contrôler que le cheval est bien attentif et concentré sur son travail. Il ne faut jamais perdre de vue l'objectif final et ne pas considérer les sorties longues comme des détentes. Le cheval doit travailler juste sinon il aurait tôt fait de se ruiner.

L'acquisition de la puissance.

Elle a pour but de tonifier la masse musculaire, améliorer la régulation thermique, améliorer les capacités de réactions du cheval.

L'acquisition de la puissance s'effectue soit sur des terrains à forts dénivelés à allures lentes, soit à allure rapide sur d'excellents terrains. Quel que soit le mode choisi, il est nécessaire de travailler à grande intensité, mais de façon progressive. C'est ce travail qui va permettre de reculer petit à petit le seuil aérobie tout en augmentant la masse musculaire de votre cheval. Il va aussi grandement contribuer à l'acquisition de la résistance à l'effort de votre cheval.

Fort des objectifs à atteindre et des moyens pour y parvenir, vous allez pouvoir maintenant établir un canevas d'entraînement pour votre cheval. Il faut néanmoins garder présent à l'esprit quelques écueils que vous risquez de rencontrer. Voici donc quelques règles à respecter si vous désirez aller loin dans la discipline de l'endurance.  

Règles et principes à ne pas oublier.

Le sur entraînement est plus préjudiciable que le sous entraînement. Adaptez vos entraînements à vos objectifs.

Vouloir aller trop vite dans la progression conduira presqu' inévitablement à des troubles physiques ou psychiques pour votre cheval.

Pour ne pas ruiner votre cheval, n'entraînez qu'un cheval en bonne condition physique et morale, correctement alimenté, correctement ferré.

Adaptez votre entraînement en fonction de l'âge de votre cheval, mais aussi en fonction du terrain et du climat.

Ne négligez pas votre propre entraînement. Un cavalier qui fatigue, fatigue aussi son cheval.

Si vous respectez bien toutes ces règles, si vous êtes patients, si vous savez écouter les conseils de cavaliers plus expirémentés que vous, si vous n'hésitez pas une fois l'expérience venue d'aider des cavaliers novices, l'endurance vous procurera de grandes joies.

o       Le cheval d'endurance, quelles que soient les distances qu'il aborde, est et doit être considéré comme un athlète de haut niveau. Pour cela, il est nécessaire de connaître certaines de ses constantes physiologiques, de savoir l'alimenter et de savoir l'entraîner.

Les constantes physiologiques.

Tout cavalier, et a fortiori tout cavalier d'endurance, se doit de connaître les constantes métaboliques de son cheval au repos, après un travail léger et après un travail intense. Ces données sont toujours à comparer à un standard que le cavalier aura pris soin de mémoriser. Nous allons rappeler ici quelques constantes générales, mais n'oubliez pas que chaque cheval est un cas particulier et qu'il faut donc pondérer les données de base avec l'expérience que vous avez de votre cheval.

1. La température corporelle.

La température anale normale pour un cheval se situe aux environs de 38° C. Toute température supérieure ou inférieure de 1° C. à cette température doit vous alerter. En effet, une hypo ou une hyper thermie chez le cheval est généralement le signe très évident de troubles de la santé (infection, coliques, …)

2. La fréquence cardiaque.

Au repos, le rythme cardiaque du cheval oscille entre 35 et 40 pulsations par minute. Si au repos, le rythme cardiaque dépasse les 50 battements/min, cela doit être un signe évident de détresse cardiaque. Il faut faire intervenir le vétérinaire le plus rapidement possible dans ce cas-là.

Outre la fréquence, le rythme des battements du cœur a une très grande importance. Le rythme doit être très régulier et à l'examen, on doit percevoir nettement la systole (expulsion du sang) et la diastole (transfert de sang des oreillettes vers les ventricules).

3. La fréquence respiratoire.

De 12 à 15 inspirations par minute (visibles sur les flancs) est un rythme normal pour un cheval au repos. Il faut aussi s'assurer de la qualité de la respiration. En effet, le cheval doit respirer profondément et calmement. S'il ne le fait pas, il est judicieux de faire examiner le cheval par un vétérinaire qui diagnostiquera probablement une maladie respiratoire (pousse, emphysème,…).  

L'effort chez le cheval d'endurance

Outre les constantes précitées, il est une autre chose que tout cavalier se destinant à l'endurance des doit de connaître sur la physiologie de son cheval : l'impact de l'effort sur les performances.

On peut caractériser un effort par sa durée, son intensité et sa nature. Lors d'une course d'endurance, le cheval sera amené à côtoyer divers types d'efforts conditionnés par la nature du terrain, le climat, la phase de course. Chaque type d'effort fait appel à 3 métabolisme différents : l'anaérobie alactique, l'aérobie et l'anaérobie lactique.

L'anaérobie alactique.

Le terme "anaérobie" signifie qu'il n'y a pas de consommation d'oxygène. Le terme "alactique" signifie qu'il n'y a pas de production d'acide lactique.

C'est le métabolisme spécifique de l'effort court et violent (sprint, démarrage, saut,…) Il a une durée très brève (moins de une minute) et est un effort d'intensité maximale. Il est appliqué à un effort d'intensité maximale et s'applique à toutes les phases de démarrage. Comme il agit sur des corps froids et non assouplis, il peut être générateur de nombreuses micro-lésions au niveau des muscles. De par sa brièveté, dès que les carburants sont épuisé (au bout d'une minute) il faut faire appel aux deux autres voies métaboliques.

L'aérobie.

Le terme "aérobie" signifie qu'il y a consommation d'oxygène.

C'est le métabolisme spécifique de l'endurance. Il se situe aux alentours de 40 % de l'intensité maximale et puise dans les réserves de lipides et d'oxygène du cheval. Ces deux ressources sont en théories illimitées et le cheval peut "aller" en aérobie sur de très longues distances. Cependant, cette voie métabolique peut être perturbée si la chaleur produite par l'effort est incorrectement évacuée. Un autre aspect est que, contrairement à l'anaérobie alactique, ce métabolisme est assez long à se mettre en place puisqu'on considère qu'il faut une vingtaine de minutes pour qu'un cheval en bonne condition physique s'installe dans cette voie métabolique.

Toute la finesse de l'entraînement sera de rechercher la mise en place de ce métabolisme le plus rapidement possible.

L'anaérobie lactique.

Le terme "lactique" signifie qu'il y a production d'acide lactique (responsable des courbatures).

C'est le métabolisme qui se déclenche lorsque l'intensité de l'effort est supérieure à 50% de l'intensité maximale. Il se déclenche quand on demande au cheval de donner un coup de "booster" sur une période plus ou moins longue (dépasser et lâcher un autre concurrent, gravir une pente sans perte de vitesse, profiter d'un terrain favorable pour accentuer sa vitesse). Pour entrer dans cette voie métabolique, le cheval va puiser dans son stock de glucides. Le problème, c'est que ce stock est non renouvelable (à la différence de l'oxygène de la voie aérobie) et que la voie anaérobie lactique produit des déchets (acide lactique) qui viennent se déposer dans les muscles. Outre les déchets, une grande quantité de chaleur est aussi produite. Tous ces facteurs font que la voie anaérobie lactique est préjudiciable à l'effort d'endurance.

En possession de ces renseignements, il est aisé de voir que tout l'art du bon résultat en endurance est de laisser le cheval le plus longtemps possible dans la voie métabolique la moins coûteuse pour son organisme : l'aérobie. On devra donc par un entraînement adapté et progressif essayer de reculer le plus loin possible la frontière de transition entre les seuils aérobie et anaérobie.

Alimenter un cheval d'endurance.

Voilà un point bien délicat à aborder car l'alimentation du cheval (et a fortiori celle du cheval de sport) est une science extrêmement vaste. Nous n'aborderons ici qu'une présentation des connaissances de base et nous vous engageons vivement à vous reporter à la littérature vétérinaire sur le sujet.

Quels sont les besoins nutritionnels du cheval d'endurance ?

La nature de l'effort en course d'endurance nécessitera que le cheval se constitue des réserves suffisantes pour ne pas tomber en panne de "carburant" durant un raid. De plus, après une course, il faudra un certain temps pour que le cheval reconstitue à nouveau ces réserves. On portera donc un soin tout particulier pour que le cheval trouve dans sa ration quotidienne tous les éléments nécessaires à un bon équilibre nutritionnel.

Le cheval a besoin d'aliments de qualité et correctement dosés. On recherchera :

Les glucides (sucre, amidon) : c'est la principale source d'énergie et on les trouve principalement dans les céréales.

Les lipides (graisses) : c'est l'autre source d'énergie. Le cheval la stocke sous forme de masse graisseuse. S'il ne l'utilise pas, il grossit. La céréale la plus riche en lipide est le maïs.

Les protides (matières azotées) : elles aident l'organisme à produire la matière vivante nécessaire à son développement. On en trouve principalement dans le foin.

La cellulose : elle a une valeur nutritive quasi nulle. Elle sert de "lest" digestif et permet, par son action sur les parois intestinales, de faciliter le transit et la digestion. On la trouve dans l'herbe, le foin ou la paille, mais aussi dans l'écorce des céréales.

L'eau : elle est indispensable à la vie. Le cheval absorbe, selon les saisons, entre 20 et 60 litres d'eau. Elle doit être de bonne qualité (eau de source ou de ville) pour les sels minéraux qu'elle contient. C'est pour cela qu'il faudra éviter l'abreuvement à l'eau de pluie.

Les minéraux : ils sont essentiels au bon développement osseux et musculaires du cheval. Des carences en minéraux peuvent avoir des conséquences dramatiques pour le développement ostéo-articulaire ou immunitaire du cheval. Le mieux pour apporter la dose correcte de minéraux au cheval est d'utiliser une pierre à sel.

Les vitamines : comme les minéraux elles ont un rôle important dans le développement et le fonctionnement physique du cheval. Les vitamines les plus importantes sont les A, D et E.

Maintenant que voilà posés les besoins nutritionnels du cheval, voyons quels sont les aliments les plus appropriés pour réunir tous ces composants.

Quel type d'alimentation pour le cheval d'endurance ?

Beaucoup de chevaux d'endurance mènent une vie en plein air (pâture et/ou box/paddock). Leur alimentation est donc constituée principalement d'herbe. Cependant, en hiver, l'herbe ne pousse plus et il faut donc les complémenter. De plus une alimentation exclusivement herbagère ne permet pas au cheval d'endurance de se constituer des réserves suffisantes pour affronter un effort sur de longues distances. Là aussi, il faut complémenter la ration journalière.

Il y a 2 façons de complémenter cette ration : soit par une alimentation traditionnelle (grains) soit par une alimentation industrielle (complexes "tout faits"). Quel que soit le mode d'alimentation choisi, il ne faut pas oublier le fourrage nécessaire pour la cellulose qu'il apporte. Les fourrages les plus connus sont le foin (récolté tôt dans la saison et correctement fané), qui a une valeur nutritive moyenne tout en apportant du calcium et des protéines; et la paille, à très faible valeur nutritive mais très bon lest intestinal. Il faut veiller à la bonne qualité du fourrage que l'on distribue et éliminer de la sélection tout foin ou paille malodorant (moisi) ou poussiéreux.  

Alimentation traditionnelle

Elle est constituée de grains entiers, aplatis ou germés. Présentés tels quels, ou en barbotage dans de l'eau (grains entiers). Les grains les plus utilisés sont :

L'avoine : moyennement énergisante bien qu'excitante. Elle est riche en protéïnes. Ses propriétés excitantes devraient la faire réserver aux chevaux froids. Il vaut mieux la servir aplatie ou germée car sa coque très dure et très pointue la rend irritante pour les muqueuses intestinales.

L'orge : est une céréale très énergétique. A poids égal, l'orge offre une plus grande valeur nutritive que l'avoine. Là encore il est préférable de la servir aplatie car son enveloppe très dure la rend plus difficile à digérer.

Le maïs : est lui aussi une céréale très énergétique. Il est riche en lipides et est très utiles pour remettre en état un cheval. Attention, sa forte teneur lipidique doit inciter à ne pas en abuser dans la ration. On peut servir les grains concassés.

Alimentation industrielle

Ce sont des aliments qui se présentent sous deux formes principales : granulés et floconnés. Ils contiennent tout ce dont le cheval a besoin en matière de nutriments, mais les dosages varient d'une marque à l'autre et d'une gamme à l'autre. Dans une même marque, on trouve généralement 3 gammes : cheval à l'entretien, cheval à l'élevage, cheval de sport. Il convient donc de bien étudier la composition de chaque gamme pour trouver l'aliment le plus adapté. Attention quand même à l'utilisation des granulés. Leur extrême compacité alliée à une haute teneur énergétique impliquent qu'il faut apporter au cheval le fourrage nécessaire au lestage de son estomac.

Il faut aussi être vigilant à la constance de la qualité des aliments industriels, c'est pourquoi on se dirigera plus facilement vers des "grandes marques".

Evaluer la valeur nutritive de la ration

Maintenant que sont posées les bases de ce que la ration alimentaire doit apporter au cheval, voyons comment déterminer la ration à donner en fonction du travail fourni. Ceci peut se faire quel que soit le mode d'alimentation choisi car il existe une unité de comparaison des valeurs nutritives de chaque ration : l'Unité Fourragère Cheval. Elle correspond à la valeur nutritive d'un kilog d'orge.

Un cheval au repos doit consommer par jour 0,5 UFC par 100 kilog de poids vif + 2 UFC. On obtiendra donc pour un cheval de 400 kilog un total de 4 UFC.

Si le cheval est au travail, on rajoutera à la ration 0,5 UFC par heure de travail moyen et jusqu'à 1 UFC par heure de travail intense.

Par exemple pour le même cheval qui dans la semaine fait 2 sorties de 3 heures (dont une avec "bout vite") et une ballade de 6 heures on aura le calcul suivant :

Ration d'entretien/semaine =
((0,5 UFC X 4) + 2 UFC) X 7 => 28 UFC

Supplément travail moyen =
(0,5 UFC X 3) + (0,5 UFC X 6) => 4,5 UFC

Supplément travail intense =
(1 UFC X 3) => 3 UFC

On a donc un total de 35,5 UFC/semaine soit 5,1 UFC/jour.

Ceci donne une bonne base de travail, mais n'est pas une règle absolue. Il convient de pondérer ces calculs par les facteurs extérieurs et les circonstances dans lesquelles le cheval vit. En effet, certains chevaux "profitent" plus que d'autres. Au premiers on réduira les UFC, aux seconds on les augmentera. De même, dans la période précédent une course, on aura intérêt à augmenter la valeur nutritive de la ration afin d'éviter au cheval de tomber en panne de "carburant" le jour de la course.

L'alimentation du cheval est un sujet vaste et complexe que nous n'avons fait qu'effleurer ici. Il existe une littérature importante sur le sujet (principalement "Alimentation du cheval" par le Prof. R. Wolter) à laquelle nous ne pouvons que vous inciter à vous référer.

Entraîner un cheval d'endurance.

A partir d'ici, nous connaissons les constantes physiologiques et les bases alimentaires de notre cheval. Il nous reste à voir comment entraîner correctement un cheval pour le faire progresser efficacement et en toute sécurité vers les courses sur de longues distances.

Avant de parler de l'entraînement proprement dit, il nous faut commencer par parler de dressage. En effet, un cheval ne peut profiter bénéfiquement d'un entraînement spécifique que s'il a reçu des bases de dressage qui lui permettront de travailler dans le bon sens. Il n'est pas question de vouloir amener un cheval d'endurance au niveau d'une reprise Saint-Georges, mais il est primordial qu'il reçoive les bases nécessaire à un travail juste, condition nécessaire à un développement musculaire et mental harmonieux.

Les bases de dressage.

La première chose à obtenir est un cheval "en avant". Cela signifie que, quelles que soient les circonstances, le cheval, à la moindre incitation de son cavalier, ait l'envie irrépressible d'avancer. Il doit le faire de façon franche, dans l'impulsion, avec les postérieurs qui poussent toute la masse vers l'avant. Cette propension du cheval aura pour effet de lui faire engager les postérieurs sous sa masse, de donner de la tonicité aux muscles du dos et de la réactivité à tous son ensemble musculaire. Sans cette impulsion et ce soucis permanent de la mise en avant, un cheval ne pourra jamais travailler juste. Cet état d'esprit s'acquiert par la leçon de jambes et par de nombreuses sorties en extérieur car les chevaux sont plus "allants" dans la campagne que dans un manège.

Dès que le cheval sera dans cette bonne disposition, on pourra rechercher la seconde qualité qui est le calme. En effet, un cheval trop nerveux s'épuise inutilement à regarder autour de lui, à se déconcentrer, à lutter contre son cavalier. Pour le moral du cheval il est essentiel de rechercher ce calme. Un bon moyen est de le laisser vivre en permanence au pré avec des congénères. Si cela n'est pas possible, il faudra prévoir de longues promenades au pas, tranquille, durant lesquelles on fera tout pour apaiser le cheval et lui apprendre à avoir confiance en lui et en son cavalier.

Enfin une fois que le cheval sera en avant et calme, on pourra chercher la rectitude car, si le cheval n'est pas droit (à savoir ses bipèdes latéraux correctement alignés), il ne pourra pas travailler efficacement et il s'en suivra des déséquilibres dans sa musculatures et/ou son ossature. De plus, un cheval mal musclé souffre et il en résulte souvent des désordres d'ordre psychologiques.

Le dressage de base a donc une double vocation, équilibrer le cheval moralement et physiquement.

Dès que ces bases seront acquises, le travail d'entraînement spécifique à l'endurance pourra commencer.

Que recherche-t'on comme qualités chez le cheval d'endurance ? C'est très simple, on désire une monture qui, quelle que soit la nature du terrain ou le climat, puisse parcourir la plus grande distance possible avec le moins de séquelles possibles pour son organisme. Il convient donc d'apprendre au cheval à doser son effort, mais aussi à modifier rapidement son attitude en fonction d'éléments extérieurs nouveaux.

Pour cela, il faudra rechercher en priorité l'équilibre du cheval.

L'équilibre                                                                                               

De par sa morphologie, un cheval est équilibré naturellement sur son avant main. Cet équilibre est encore plus fort quand le cheval porte un cavalier. Il est évident que cela est néfaste à l'impulsion mais aussi lors du changement de configuration des terrains (descentes en particulier). Il est donc primordial d'apprendre au cheval à transférer les surcharges de poids de l'avant main vers l'arrière main.

Pour y parvenir, il faudra avoir recours aux transitions d'allures montantes et descendantes, d'une allure à l'autre, mais aussi au sein de la même allure. Ceci rendra le cheval plus léger sur la main, mais aussi plus adroit et plus précis.

Un autre bon moyen pour routiner le cheval dans ces translations de poids est de travailler en terrain varié, en alternant montées et descentes aux trois allures.

Lorsque le cheval aura trouvé son bon équilibre, on pourra aborder les exercices lui permettant d'assouplir sa musculature.

Les assouplissements.

Un cheval correctement assoupli, utilise mieux sa force, tourne mieux et maîtrise plus confortablement sa cadence. Il devient plus confortable et marche de manière plus économique.

Là encore, on utilisera beaucoup les transitions d'allures, mais on travaillera aussi sur les cercles, les voltes, les demi voltes, …. tout en gardant son cheval droit. Ces exercices permettront aux muscles de travailler en extension et en contraction. Ils augmenteront la masse musculaire ainsi que sa souplesse générale.

On pourra aussi avec profit, faire sauter de petites barres aux cheval (60 - 80 cm) et enchaîner de petits parcours avec beaucoup de changement de direction. Cela permettra de bien évaluer l'envie du cheval à se porter en avant.

Un cheval correctement assoupli, sera beaucoup moins sujet aux courbatures et pourra ainsi aborder sans appréhension le travail foncier.

L'acquisition du fond.

Elle a pour but de renforcer le cœur, améliorer les capacités respiratoire, affermir les articulations. Elle se pratique à vitesse lente, sur des périodes de temps longues, sur des terrains faciles.

Le mieux pour cela est de faire de longues randonnées au pas (5 ou 6 heures) avec un peu de trot quand le terrain le permet. Il faut veiller à ce que le cheval soit en équilibre, vienne au contact léger de la main et travaille plus avec son arrière main que ses épaules. On peut lors de ces sorties, travailler sur des cercles pour assouplir et travailler les transitions pour contrôler que le cheval est bien attentif et concentré sur son travail. Il ne faut jamais perdre de vue l'objectif final et ne pas considérer les sorties longues comme des détentes. Le cheval doit travailler juste sinon il aurait tôt fait de se ruiner.

L'acquisition de la puissance.

Elle a pour but de tonifier la masse musculaire, améliorer la régulation thermique, améliorer les capacités de réactions du cheval.

L'acquisition de la puissance s'effectue soit sur des terrains à forts dénivelés à allures lentes, soit à allure rapide sur d'excellents terrains. Quel que soit le mode choisi, il est nécessaire de travailler à grande intensité, mais de façon progressive. C'est ce travail qui va permettre de reculer petit à petit le seuil aérobie tout en augmentant la masse musculaire de votre cheval. Il va aussi grandement contribuer à l'acquisition de la résistance à l'effort de votre cheval.

Fort des objectifs à atteindre et des moyens pour y parvenir, vous allez pouvoir maintenant établir un canevas d'entraînement pour votre cheval. Il faut néanmoins garder présent à l'esprit quelques écueils que vous risquez de rencontrer. Voici donc quelques règles à respecter si vous désirez aller loin dans la discipline de l'endurance.

Règles et principes à ne pas oublier.

Le sur entraînement est plus préjudiciable que le sous entraînement. Adaptez vos entraînements à vos objectifs.

Vouloir aller trop vite dans la progression conduira presqu'inévitablement à des troubles physiques ou psychiques pour votre cheval.

Pour ne pas ruiner votre cheval, n'entraînez qu'un cheval en bonne condition physique et morale, correctement alimenté, correctement ferré.

Adaptez votre entraînement en fonction de l'âge de votre cheval, mais aussi en fonction du terrain et du climat.

Ne négligez pas votre propre entraînement. Un cavalier qui fatigue, fatigue aussi son cheval.

Si vous respectez bien toutes ces règles, si vous êtes patients, si vous savez écouter les conseils de cavaliers plus expirémentés que vous, si vous n'hésitez pas une fois l'expérience venue d'aider des cavaliers novices, l'endurance vous procurera de grandes joies.

 

 

Cavaliers

Peuvent participer à un raid d'endurance tous les cavaliers possesseurs de la licence de pratiquant et de la licence de compétition " 5ème catégorie-Endurance " ou équivalente, délivrées par les trois délégations de la F.F.E. Les cartes de qualification en endurance du CNREE reçoivent la mention des qualifications ouvrant droit à l'admission aux épreuves supérieures.

Cadence du cheval

La cadence du cheval aide à percevoir le train dans lequel il est à l'aise. Si l'on sort un cheval de sa cadence on le fatigue et on l'abime.
Une bonne cadence correspond à un geste libre, non forcé et économique. Pour travailler la cadence de son cheval il faut augmenter l'amplitude des foulées. Il faut choisir des compagnons de route compatibles avec les allures de son cheval et préférer un petit galop équilibré à un grand trot précipité.

Chevaux

Tous les chevaux et poneys à jour de leurs vaccins (grippe et gage), munis de documents d'accompagnement établis par le service des Haras, peuvent participer à une épreuve.

Gymnastique du cheval

Afin de faire progresser le cheval dans son dressage et améliorer ses performances il convient de le travailler suivant deux axes :
Un travail classique sur le plat, aidé d'un professionnel suivant les connaissances équestres du cavalier, avec des assouplissements traditionnels (incurvations, épaules en dedans, cessions à la jambe...) et du saut d'obstacles peu élevés.
Un travail en terrain varié, au pas dans les dénivelés importants, en montée et en descente. Préférer la durée de l'exercice à son intensité.

Position du cavalier d'endurance

Le cavalier doit être en équilibre sur ses pieds, le plus redressé possible, tout en restant souple et détendu. Les genoux ne sont pas serrés ni verrouillés afin de jouer au mieux leur rôle d'amortisseur ; les étrivières étant réglées le plus long possible.
Sur un cheval de petite taille, type Pur-Sang Arabe, on pourra rester en suspension totale. Sur un cheval de type Selle Français, sa grande amplitude ne pourra être absorbée qu'en trottant enlevé, le plus léger possible et en changeant régulièrement de diagonale.

Tenue

La tenue est libre mais doit être sobre et correcte. Elle doit permettre au cavalier d'être à l'aise dans les conditions climatiques de l'épreuve tout au long du raid.

L’éthologie, une méthode révolutionnaire ?
L’éthologie, science basée sur des mesures précises et objectives, se définit comme l’étude des animaux dans leur milieu naturel. Ainsi, l’éthologie a recours à des méthodes bien codifiées pour une approche aussi quantitative que qualitative, le tout dans un but d’obtenir un réel équilibre entre respect et confiance avec l’animal.

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Principe.

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Il repose sur l’observation des chevaux dans leur milieu naturel, point essentiel de l’étude de comportement. L’ éthologue peut donc travailler aussi bien sur des chevaux sauvages que des chevaux domestiques, d’autant que ces derniers ont conservés dans leurs gènes les traits caractéristiques de leur espèce.
Pour mieux comprendre et aussi connaître l’animal, il faut avant tout réunir des conditions idéales pour que l’observation soit efficace.

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  La base de cette " éducation " constitue une adaptation progressive et complète envers l’animal.
La première approche, dite qualitative, signifie la création d’un répertoire de tous les comportements observés chez le cheval.
La seconde approche, dite quantitative, permet de quantifier les activités comme manger ou se reposer.

Après ces renseignements précieusement étudiés, l’approche du cheval sera plus adaptée et la gestuelle importante dans la communication avec le cheval.
Mais attention car cette méthode demande beaucoup de patience et de temps qu’il faudra consacrer au cheval, mais pour un résultat plus payant !